REVER LES YEUX OUVERTS

Gorée, île tragique, ïle magique

Face à Dakar, il y a l’île de Gorée. Sur la journée nous nous rendons sur l’île avec l’équipage de kangaroo à bord de Teoula. A peine posé les pieds sur terre, qu’un policier vient à notre rencontre. Il nous souhaite la bienvenue. Nous demande d’où nous venons et s’attendrit devant les enfants. Nous comprendrons par la suite que c’était une chance de s’être fait un copain de la sorte. La taxe de séjour à Gorée s’élève à 5 000 FCFA par personne (soit 8 euros). Nos 2 équipages s’en trouvent exemptés !

Nous prenons un poisson grillé au petit restaurant sur la plage et flânons devant les œuvres des nombreux artistes locaux.

Au détour des rues colorées et des rangées de bougainvilliers, se trouve la maison des esclaves. Le guide retrace les conditions de capture et d’achat des esclaves. Chaque esclave était examiné comme un animal. Une mauvaise dentition, une musculature trop faible se traduisait par une réduction. Ces hommes et femmes étaient échangés contre quelques perles de verre ou autres marchandises en provenance d’Europe et embarqués pour le voyage de non-retour vers les Amériques. Père, mère, et enfants étaient envoyés vers des destinations différentes. A bord des navires négriers, marqués au fer rouge, des centaines d’esclaves s’entassent dans les cales sombres. Si les femmes et les enfants ont le droit de sortir sur le pont dans la journée, les hommes ne peuvent remonter qu’une seule fois par jour pour soulager leur besoins. 65 à 80 % des esclaves mouraient avant d’arriver à destination.

 

Dans l’assemblée je regarde les visages graves face aux paroles du guide. Je ne me suis jamais sentie aussi gênée d’être blanche. Pendant près de 3 siècles, les puissances coloniales ont ainsi poussé plus de 12 millions de Noirs pour le voyage de non-retour. C’est seulement en 1848 que l’esclavage est aboli.

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