REVER LES YEUX OUVERTS

Missions scolaires - villages de Diamniadio et Baout

 

  • Mission Voiles sans Frontières dans le Saloum

 

(du 13 au 15 novembre 2009)

Le Sénégal est l’étape que nous avions le plus préparée de notre voyage. Il y a 1 an, nous avons pris contact avec l’association www.voilessansfrontières.org Cette association nous a offert la possibilité de créer un partenariat scolaire entre l’école des enfants à Bantigny et l’école de Diamniadio, un petit village situé sur une île du fleuve Saloum à 16 heures de navigation de Dakar. En parallèle à ce partenariat nous avons organisé une récolte de fonds à l’aide d’une vente de bijoux destinée à financer l’achat de fournitures scolaires ou des travaux de réhabilitation des classes d’écoles.

 

Le 12 novembre, place de l’indépendance à Dakar, nous avons rendez-vous avec Mamecor Diouf, le directeur de l’école de Diamniadio et Fodé DIOUF (mais ils s’appellent tous DIOUF !) un instituteur de l’école de Baout (une autre école que nous allons aider également grâce aux dons importants que nous avons pu récolter). Ils arrivent avec de grands sourires. Après des poignées de mains chaleureuses et émouvantes nous nous rendons dans la librairie Clairafrique pour faire les achats de fournitures pour les 2 écoles. 200 000 FCFA (300 euros) sont destinés à l’école de Diamniadio et 100 000 FCFA (150 euros) sont destinés à l’école de Baout. Nous chargeons les 6 cartons de fournitures dans le taxi jaune.

Nous sommes heureux de partager avec Mamecor et Fodé leur baptême de mer. C’était aussi la première fois que Fodé mangeait une pizza.

Elise leur prête gentiment sa cabine. Nous dormons quelques heures avant de lever l’ancre. Un grand moment ! Mamecor trépigne dans les coursives. C’est lui qui réveillera le capitaine pour le départ.

Nous quittons le mouillage dans le noir en surveillant le mât d’un bateau coulé à l’entrée du mouillage et les divers filets de pêche dans la baie.

Après dix heures de navigation au portant, nous arrivons à la pointe de Djiffer à l’entrée du fleuve Saloum. La navigation dans cette région est particulière. Désormais, il n’est plus utile de prendre des bulletins météo tous les jours, mais nous allons apprendre à esquiver les bancs de sable qui criblent le fleuve et à naviguer avec ou contre le courant. L’échouage nous pend au nez tous les jours.

Nous nous engageons dans le dédale du fleuve Saloum et ses bôlons bordés de palétuviers formant la mangrove.

A la confluence du Sine Saloum, les bras de mer s’infiltrent entre des dizaines d’îles.

Cette région est aussi un lieu de rendez-vous des oiseaux migrateurs. Un anglais ornithologue rencontré à Djiffer a recensé 64 oiseaux différents en 3 jours !

 

Nous approchons le village de Diamniadio et nous osons à peine y croire. Des sons de tam-tams et chants s’intensifient. Au coucher du soleil ils sont au moins 150 dans leurs habits colorés autour de l’embarcadère. Tous là pour nous accueillir ! J’ai la gorge serrée par l’émotion et les larmes de joie me viennent. Les enfants me regardent et se demande pourquoi je pleure…. Leurs grands sourires aux dents blanches nous éblouissent mieux que des flashs. Mamecor avait gardé la surprise et nous explique que c’est normal, cet accueil est une coutume chez les sénégalais, c’est la Teranga (l’hospitalité). Nous serrons des dizaines et des dizaines de mains. Les enfants du village suivent Elise et Adrien en criant « Toubab ! Toubab ! ». C’est notre nom à nous les blancs. Les enfants touchent avec frénésie la peau blanche et les cheveux de nos têtes blondes. UUUne 40aine d’enfants se bousculent autour d’eux en riant. Adrien se met à courir et tous le suivent en riant. Des « mamas » écartent la troupe d’enfants à coup de fouets, comme ils se dispersent comme des mouches, pour nous faciliter le passage. Nous constatons qu’ils connaissent l’effet du fouet. Etrange spectacle.

Nous nous laissons emporter par le flot de la foule curieuse et joyeuse jusqu’à l’école. Nos enfants n’étaient pas vraiment préparés à ça. Elise et Adrien montent sur les épaules de Fodé et Hervé pour avancer plus facilement. On nous installe en haut des marches devant la cour de l’école. Le président de l’association des parents d’élèves fait un discours devant les villageois pour présenter Elise et Adrien, les ambassadeurs du partenariat scolaire avec la France et expliquer notre venue. C’est l’occasion pour nous de leur dire que les dons que nous avons apportés sont là grâce à nos familles, amis, collègues et entourage.

Ensuite, Mamecor nous emmènent pour l’incontournable présentation au chef du village. Celui-ci est absent et représenté par son fils. Je serais incapable de le reconnaître, Son visage noir se confondait avec la nuit. Chaque soir, ce village d’un millier d’habitants est plongé dans le noir. 400 panneaux solaires sont installés depuis 2 ans pour alimenter le village en électricité, mais ne sont pas encore actifs. « Ils vont bientôt fonctionner » nous disent-ils. Et là l’expression « Inch’Allah » prend tout son sens.

 

Comblés d’émotion, nous retrouvons notre bateau à l’ancre en face du village.

 

Le lendemain, au réveil, des enfants sont déjà là sur l’embarcadère. Seulement un à deux bateaux par an se pose en face de Diamniadio. C’est l’attraction !

A 10 heures, nous retrouvons l’équipe enseignante pour déballer les cartons et remettre l’enveloppe de 200 000 FCFA destinée à la construction du bureau principal de l’école. Tout le monde découvre les fournitures, le PC que nous avons amené et le ballon de foot qu’Adrien a apporté. L’équipe est ravie. Nous ressentons beaucoup de professionnalisme et une sérieuse motivation chez les instituteurs de cette école. Ils ne demandent rien et ont besoin de tout. Les classes sont sommaires et parfois dangereuses. Les jours de gros temps, les élèves de CP et CE1 ne peuvent rester dans leurs classes. Le toit menace de s’envoler par vent fort. Les enfants sont assis à 3 sur une table-banc. Pas toujours facile d’apprendre le français à des enfants qui font semblant de travailler devant leurs parents qui ne comprennent pas la langue de leurs études. Heureusement, certains élèves réalisent bien l’enjeu de la réussite. Le corps enseignant met l’accent sur la récompense des bons élèves (souvent les filles d’ailleurs).

Enfin, si ces fournitures leur apportent tout simplement une motivation supplémentaire pour réussir, ce sera déjà un résultat positif.

 

Le village de Diamniadio, n’a rien d’exceptionnel. Les rues sont sales. Les maisons sont pour la plupart délabrées. Faute de moyens, des constructions ne sont pas abouties. Mais les 3 jours passés avec les habitants et l’école resteront des instants magiques.

Comme la visite que j’ai faite au dispensaire. Un bébé y est né dans la nuit du 15 au 16 novembre. Une infirmière, me demande mon prénom et me dit « et bien elle s’appellera … Gwenaelle, Gwenaelle DIOUF (encore DIOUF ;o)). Comme si je n’avais pas reçu ma dose d’émotion. Partagée entre la flatterie et l’étonnement, j’essaie de vérifier si ce n’est pas de l’humour local. Elle insista en me dit avec fierté, « je suis la sœur du papa et c’est lui qui décide le prénom! ». La maman encore fatiguée de sa nuit, vient d’apprendre la nouvelle. Elle est apparemment moins étonnée que moi. Je lui dis « Gwenaelle (je leur ai épargné le tréma), ça veut dire ange blanc ». Apparemment, cette précision ne l’a pas fait changer d’avis !

 

  •  Mission scolaire à Baout.

La deuxième partie des fonds était réservée à l’école de Baout. Le montant des dons étaient trop importants pour la seule école de Diamniadio. Voile sans frontière nous avait conseillé d’attribuer une partie de ces dons à l’école de Baout. Nous levons l’ancre pour remettre les 2 colis de fournitures à l’école de Baout et une enveloppe dans ce village qui se situe à 5 miles. Adrien me demande « Maman, on va dormir combien de nuits en mer ? ».

A l’arrivée de Teoula en face de l’embarcadère, les villageois s’animent. Une pirogue vient nous chercher. Les enfants appréhendent un peu de se faire courser à nouveau par tous les enfants du village. Difficile pour eux de comprendre le comportement des petits sénégalais. Nous recevons un accueil très organisé. Les adolescents du village viennent nous chercher en rang sur l’embarcadère et nous mènent jusqu’aux femmes du village chargées de l’accueil. Impressionnant de recevoir tant en guise de remerciement. Ces chants, déhanchements et sons de percussions sont des cadeaux fantastiques ! Les femmes nous invitent à les suivre dans la danse. Hum, pas facile de reproduire leurs pas de danse endiablés. Cependant, notre capitaine s’en tire pas mal dans la danse de la pirogue.

Nous sommes ensuite présentés au chef du village et à l’Imam (tous deux sponsorisés par Ray Ban). Sous la paillotte de la place du village, le directeur de l’école, Michel …. DIOUF (il y en 3 qui suivent !) nous lit un discours très touchant en guise de remerciement. Cette réunion s’achève avec des prières de l’Imam en sérère.

Nous passons ensuite à l’école pour remettre les fournitures achetées à Dakar et l’enveloppe de 100 000 FCFA (150 euros) destinés à la réfection de la classe de CE2.

 

L’accueil des villages de Diamniadio et de Baout resteront gravés dans nos mémoires.

Cette reconnaissance s’adresse à tous ceux qui ont soutenu cette mission scolaire. 

 

Merci aux élèves, parents, et amis des élèves de l’école de Bantigny

Merci à nos familles

Merci à nos amis

Merci à nos collègues et entourage.

 

C’est grâce à vous que cette mission a pu voir le jour.

 

 

 

  • Toubacouta, Sine Saloum (22/11/2009)

Toubacouta - 22 novembre Mouillage en face de l'hôtel Keur Saloum (superbe lodge devant la rivière Bandalia, que nous conseillons aux voyageurs de passage dans le Saloum) Nous avons trouvé une connexion au fin fond du sine saloum. Les articles et photos de Dakhla, de Dakar er de notre mission VSF dans le Sine Saloum sont en ligne.  Départ pour la Casamance dans 2 ou 3 jours. 

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