REVER LES YEUX OUVERTS

Fleuve Casamance (Sénégal)

 

 

Notre mission VSF achevée, nous continuons notre visite du Sine-Saloum pour les petits villages de Djrinda, Mounde, Bassar avant de rejoindre pour 2 nuits le Cap Jakonsa où nous retrouvons les « Haribo » pour un barbecue de poisson frais sur cette plage déserte. (Les « Haribos » sont un groupe de 4 bateaux qui naviguent ensemble; leur surnom est lié aux couleurs variées de leur bateau : framboise, orange, vert pâle et jaune).

Nous remontons ensuite le Diomboss, en direction de Toubacouta pour une escale confortable en face d’un superbe lodge « Keur Saloum » où les enfants et les grands profiteront de la piscine et de la bonne cuisine locale.

 https://picasaweb.google.fr/herve.gwen/SineSaloumSuiteEtFin#

 

Navigation Saloum Nord ci-dessus - Navigation Saloum Sud ci-dessous. 

 

 

Le 23/11, nous quittons le Sine Saloum par le Bandalia, en compagnie de Gwenvidik, en direction de la Casamnace.

Après 1 escale pour la nuit aux iles Bijolis (Gambie) et 2 journées de navigation tranquille agrémentées pour la pêche d’un thon et d’un maquereau,  nous nous engageons dans l’estuaire de Casamance et le bôlon de Kachiouane.

 La mangrove est plus verte et les arbres plus variés que dans le Saloum. Papayers, bananiers et palmiers ombragent les plages.

Ce séjour en Casamance est l’occasion de s’approcher d’encore un peu plus près des populations.

 

  • L’île d’Ehidj, l’île sacrée.

(du 26 novembre au 29 novembre 2009)

 L’île d’Ehidj est notre coup de cœur en Casamance.

Au détour d’une ballade nous passons devant la maison de Paul. Celui-ci nous ouvre spontanément ses portes. La récolte du vin de palme vient de commencer. Paul et ses amis Pierre et Pierre Eugène (vous l’aurez deviné, ils sont catholiques !) nous proposent de goûter cette spécialité au « cabaret ». Nous les suivons dans la brousse et nous asseyons et à même le sol pour déguster ce qu’ils appellent le « bounouk ».

Cette boisson, très douce, qui s’alcoolise de jour en jour est issue du rônier, superbe arbre élancé avec son bouquet de palme en éventail.

Les habitants de cette île sont des Diolas, catholiques et animistes, fidèles aux croyances ancestrales qui attribuent aux choses une âme. De ces croyances découlent le fétichisme. Plus tard, Pierre nous montrera le fétiche du village. Il se cache précisément au pied d’un cailcédrat enfouit dans le sol. « Là, oui, oui là exactement » soutient-il sous nos yeux septiques et interrogateurs. Nous n’avons pas vu le fétiche…

La terre d’Ehidj est dite sacrée. Tous les habitants du village nous maintiennent qu’il est impossible d’enterrer un mort sur cette île. Autrement le corps ressort de la terre dès le lendemain matin. Les enterrements sont organisés sur une autre île.

Pour ces animistes, les fétiches (amulettes, porte-bonheur et autres gris-gris) les aident à surmonter les embûches de la vie et les éléments. Le fétiche de la pluie est régulièrement appelé pour sauver les récoltes. Face au sérieux avec lequel ils nous expliquent l’histoire des fétiches, nous respectons leurs croyances. Malheur à celui qui touchera le fétiche ou se comportera mal… Le fétiche, police locale de la brousse font régner l’ordre sur l’île. Une irruption cutanée subite? Pas de doute, le fétiche a punit ! Les locaux ont réellement peur des représailles du fétiche

Ces croyances ont pour avantage d’établir un certain ordre social. « Si vous oubliez vos chaussures sur la plage, vous les retrouverez le lendemain ». Elise a involontairement testé !

Et c’est vrai nous avons passé 4 jours paisibles. Tout le monde se salue et demande spontanément « Comment ça va ? », même si c’est la première fois que l’on se rencontre.

 

Max (27 ans) nous apprend que sur Ehidj, jamais il n’a rencontré 2 personnes se disputer jusqu’à la fin de leurs vies. Les 200 habitants de cette île tous issus de la famille des Sumaré trouvent toujours entente cordiale et réconciliation. Un modèle social !

Dans cette atmosphère de confiance, nous laissons les enfants pêcher et creuser leurs bôlons sur la plage à côté du bar du matin au soir. Ça nous permet de nous retrouver un peu seul à deux.

De plus ils savent qu’ils peuvent se servir librement dans le frigo du bar à condition de noter leurs consommations sur « l’ardoise » posée sur le comptoir. Un établissement pareil aurait vite fermé ses portes en France. Les bateaux de passage n’abusent pas  de cette confiance, même pas nos enfants…. Ils ont principalement consommé de l’eau (et pas du coca).

 

Le premier soir, les jeunes du village nous avaient préparé un barbecue d’huîtres cuites au feu de bois sur les branches de palétuviers. Un délice ! Le 28 novembre les habitants de l’île nous proposent de se joindre à eux pour la fête d’Aïd el Kébir ou la Tabaski (rien à voir avec la neige), la grande fête (musulmane) des moutons qui rappelle le sacrifice d’Abraham. Equivalent de notre noël. Les musulmans minoritaires de l’île, offre le mouton à tous les habitants. Et toute la journée, repas, chants et danses s’enchaînent ! En quelques sortes, une vraie journée de « Sénégaulois ».

Nous sommes vraisemblablement envoutés par les charmes et la gentillesse des habitants d’Ehidj. Mais nous devons quitter cette île si attachante.

Les enfants disent au revoir à Jules et Kim, les singes du bar « chez Léon ».  Nos amis de quelques jours nous saluent sur la plage.

Nous rencontrons des voyageurs qui s'échouent sur des îles et ne parviennent pas à repartir.

Cette escale nous donne simplement envie de revenir. Pourquoi pas dans quelques années…

 

 

  • La transat approche, nous devons rejoindre notre équipier au Cap Vert

    Notre passe-avant de circulation de 1 mois sur le territoire sénégalais expire le 9 décembre.  Après plus de 10 jours merveilleux en Casamance, il est donc temps de rejoindre le Cap Vert. Départ prévu à partir du mardi 08/12. La grande traversée approche et Franck (le cousin d'Hervé) notre équipier pour la transat nous rejoint à Sal le 19 décembre 09. En ce mois de décembre chaud et ensoleillé, nous sommes loin des préoccupations de sapin et de cadeaux. Les discussions tournent autour des derniers avitaillements et plein de gasoil (on ne sait jamais...). Les premiers bateaux partent. Nous retrouverons certains de l'autre côté de l'Atlantique.  Le côté insolite des fêtes de fin d'année au milieu de l'Atlantique nous plait bien!  

 

 

 

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