REVER LES YEUX OUVERTS

29 juillet 2010. La Grande Motte, Méditerrannée. 

On se réveille à terre comme après un beau rêve.

 

 


 

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De la naissance de notre rêve à sa réalisation.

(août 2009)

 

Rêver les yeux ouverts :

Nous avons fait le même rêve. Une excellente raison de le réaliser.

En janvier 2004, à la suite d’un séminaire avec l’équipe de direction de TANIS, Hervé revient avec la ferme intention de matérialiser un rêve commun.

Quelques jours plus tard, lors d’un voyage en amoureux à Venise, nous écrivons notre rêve : partir pour un long voyage en famille à bord d’un bateau.

Ce rêve, encore très vague, nous semblait inaccessible. Nous n’osions à peine le croire possible ou tout simplement nous ne nous sentions pas prêts.

Nous nous y sommes pourtant secrètement accrochés et progressivement ce rêve est devenu le moteur de notre vie.

 Après la lecture de différents récits, échange avec d’autres familles, simulation de budget, nous définissons concrètement notre projet : partir pour un Tour de l’Atlantique en famille sur 1 an dans le cadre d’un congé sabTAbatique.

 

Mais quel motif se cache derrière cet élan ?

Nous habitons pourtant dans une maison agréable avec un beau jardin dans un village de campagne proche de la petite bourgade de Cambrai. Plongés dans une vie tranquille et entourés de nos proches. Même si notre vie est parfois trop trépidante, nous n’avons aucune raison de fuir. Partir ne rime pas forcément avec fuir. Peu importe, sans vouloir oublier notre vie à terre, nous sommes tentés de prendre le large et  voir si l’eau est plus bleue ailleurs. Nous devons saisir la chance de partager avec nos enfants notre rêve commun.

Notre passion pour la mer, le voyage, la Liberté (je ne peux l’écrire autrement qu’avec une majuscule) et l’âge des enfants… Nous ne trouvions que de bonnes raisons pour partir. Aucune envie de remettre la chevauchée de l’Atlantique à plus tard. Et surtout nous ne sommes pas assez patients pour attendre sagement la retraite et savourer la vie !!!

 

Le 6 mars 2008 : Le compte à rebours est lancé.

Hervé rentre du travail et prononce un « bon ». Le « bon » des grands jours. La lettre de demande de 11 mois de congé sabbatique est déposéé.

 

Le départ est prévu pour août 2009.

17 mois nous séparaient du grand départ. 

Les préparatifs commencent par la définition et la recherche de notre future embarcation.

Le choix du catamaran s’est vite imposé au grand désespoir de Papytaine, fervent  défenseur de monocoque et grand père maternel des enfants et qui nous prête chaque été son ketch Maramu en méditerranée. Le confort, la vitesse et la sécurité d’un bateau à 2 coques sont des arguments forts pour le voyage au long cours de notre petite famille.

En juin 2008, des amis nous donnent les coordonnées des Flipo, une famille du nord qui part pour un tour de l’Atlantique (TDA pour les intimes) en septembre 2008. Nous les rencontrons et partageons avec beaucoup d’enthousiasme nos projets respectifs. La première impression est souvent la meilleure. Nous ne savions pas encore en ce temps, mais c’est bien leur bateau, un Outremer 45 que nous reprendrons à leur retour.

En septembre 2008 nous abordons le stage de sécurité et survie en mer ARMEN organisé par le CEPIM (Centre Européen de Prévention des incidents de mer) www.cepim.fr. Ce choix de stage était orienté par le site de l’organisation Sail the World www.stw.fr, un site qui représente une mine d’informations précieuses pour les adeptes de la grande croisière.

Durant un week end, le skipper professionnel Thierry Dubois, ex naufragé du Vendée Globe 1997, a passé en revue les cas les plus périlleux d’incident ou d’accident probables en mer (exercice d’homme à la mer, déploiement d’un radeau de survie, manipulation de fusées de détresse, etc.). Nous prenons connaissance de l’utilité et du fonctionnement d’équipements de sécurité à bord d’un bateau. Nous rentrons de ces 2 jours à la Trinité avec un bon trousseau de clés nous permettant de prévenir les coups durs. Certains thèmes abordés lors de ce stage pourraient être élevés au même rang que la signification des bouées dans le permis mer.

En mars 2009, nous participons  à une formation médicale ATMSI Navigateur (Apprentissage des Techniques Médicales en Situation d’Isolement).Nous emmenons donc à bord les connaissances pour établir un bilan vital et circonstanciel afin avec quelques technique de survie en situation d’isolement  (recoudre une plaie sur pied de cochon, injection intramusculaire, Heimlich, etc.).

Début mai, rebelotte avec une formation mécanique diesel à Nantes pour Hervé. Un Outremer n'a pas besoin de ces moteurs pour avancer, mais pour la sécurité de son équipage il est tout de même préférable que ceux-ci démarrent quand on a besoin d'eux.

Ces formations spécifiques nous permettent de dissiper nos craintes. Elles nous donnent aussi l’occasion de rencontrer d’autres familles ou retraités ayant un projet proche du notre et de partager avec eux la préparation et les futurs itinéraires.

 La lecture d'un article dans Voiles et voiliers, nous permet de découvrir l’Association Voiles Sans Frontières www.voilessansfrontieres.org. Nous rejoignons la petite famille VSF et entamons un partenariat scolaire entre l’école de nos enfants Elise et Adrien et l’école Sénégalaise de Diamniadio.Un projet qui donnera une autre dimension à notre aventure familiale.

 Le 1er mai, nous passons aux choses sérieuses, le chantier Outremer nous invite pour 3 jours de régate entre catamarans Outremer à la Grande Motte, le berceau de notre futur bateau. Nous entrons rapidement dans l’ambiance fort sympathique de la famille Outremer et découvrons une navigation rapide, confortable et convaincante. Les enfants ont régaté chacun 2 jours. Nous sommes tous les 4 enchantés ! L’Outremer 45’ confirme ce que nous attendions de lui. Depuis la lecture de « Partir pour un rêve » de Geoffroy de Bouillane, jusqu’à la consultation de la presse spécifique en passant par la rencontre des propriétaires actuels de Teoula, nous avons toujours été persuadés d’avoir choisi le bon cheval.

Juin 2009, tout s’accélère. Nous slalomons entre les vaccins, la préparation de la trousse de secours, le bail de la maison que nous louons pendant un an, l’inscription au CNED, l’organisation du switch de propriété du bateau, et bien sur l'organisation d'une grande fête avec les amis. 

Durant ces 17 mois de préparation, pas un jour ne s’est écoulé sans que nous pensions à notre voyage. Pas une fois nous faisons un seul pas en arrière.

L’envie de partir dépasse tous les inconnus de cette aventure.

Après avoir savouré la phase de la construction de ce voyage, nous avons tous les 4 hâte de prendre possession de TEOULA début Août et de prendre la mer !

 

Mission Voiles Sans Frontières

Novembre 2009

(source Multicoques Mag 07/10)

 

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