REVER LES YEUX OUVERTS

Orénoque, Venezuela (du 6 au 11/02)

 

Y'en a marre des plages dorées et de l'eau turquoise des Grenadines... Lol !!! Place aux eaux saumâtres bordées de palétuviers.

 

Ollivier et Sylvie de Taoz, que nous avons retrouvé à Carriacou nous ont proposé l'aventure dans le détroit de l'Orénoque. La perspective de la découverte les indiens Waraos, de la forêt amazonienne et sa faune sauvage ne nous a pas fait réfléchir longtemps, bien que les histoires de pirates de radio ponton nous avait refroidis au sujet du Venezuela, mais ce détroit ne fait pas partie des zones à risques.

L'Orénoque est un des plus grands deltas du monde, qui s'étend sur plus de 30.000 km² (360 km de côte et 40 canaux principaux). Après avoir glané plusieurs informations sur le web, TAOZ a choisi de remonter le Canal de Manamo, car facilement accessible depuis Trinidad.

 

Chaguaramas (Trinidad), samedi 6 février 5h du matin, Taoz et Teoula mettent le cap vers Pedernales, à l'entré du canal de Manamo, dans le détroit de l'Orénoque pour rejoindre nos amis Suisses de KANGAROO qui arrivent de Guyane et que nous avions quitté en Novembre dans le Saloum.

Les instructions nautiques pour cette région n'existent pas. Les précieux waypoints de l'entrée du rio sont disponibles sur internet et une carte manuscrite a été réalisée par un anglais Alastair Buchan qui s'est rendu dans le rio Manamo en 1999. 

 

Voici les 5 waypoints de l'entrée du rio.

Waypoints (WGS84 Datum):

1.         10º 07.281’N     62º 08.598W

2.         10º 05.171’N     62º 08.877W

3.         10º 03.856’N     62º 09.366W

4.         10º 01.677’N     62º 11.705W

5.         10º 00.344’N     62º 13.154W

 

Amérigo Vespucci a baptisé le Venezuela (petite Venise), car le delta lui rappelait la Lagune du Lido. Ce fleuve puissant de 2200km nous emmène dans des paysages de hauts palétuviers ou palmiers survolés de perroquets, ibis, toucan.


Retrouvailles enthousiastes avec Kangaroo à Pedernales, escale nécessaire pour faire la clearance. Les capitaines se rendent à la guardia et précisent les noms des bateaux et des équipages sur des feuilles volantes... Hum. Aucun ordinateur, aucun formulaire... On se croirait dans un autre temps. En échange de cette simple déclaration d'entrée dans le pays, le policier nous fait comprendre que quelques bières seraient bien appréciées.. Original, tout comme le fuseau horaire vénézuélien qui est fixée à - 4H30 depuis janvier 2009.
Le Venezuela se trouve exactement à cheval entre deux fuseaux horaires.

Pour obtenir quelques bolivars nous échangeons des dollars US avec une commerçante de la ville. Il n'y a pas de banque ni de bureau de change; nous obtiendrons 5000 bolivars pour 1 US$ alors que le taux officiel est de 2175 (A Caracas il est possible d'obtenir jusqu'à 7000 bolivars).

 

Dimanche 7 février, nous nous engageons dans le rio Manamo et découvrons avec émerveillement les premiers Waraos (habitants de l'eau). On dit que leurs enfants savent pagayer avant même de savoir marcher. Des familles entières viennent en pirogue à notre rencontre. Des enfants de moins de 10 ans manipulent avec beaucoup d'aisance les pirogues équipées de Yamaha enduro 40 CV. Rappelons que les mesures sociales de Chavez rend le prix de l'essence moins cher que l'eau! (10 cts d'euro le litre de gasoil).

 

Avec les indiens, nos échanges se résument à des sourires, des signes car très peu parlent espagnols. Nous retrouvons la joie des rencontres vécues au Sénégal. Les lectures de navigateurs nous avaient appris que le troc était une pratique locale. Les indiens sont friands de vêtements ou de savons. Elise et Adrien ont découvert le troc; pas la peine d'attendre la petite souris pour s'acheter quelque chose. Elise échange des petits bracelets contre des petits paniers tressés,  Adrien échange une majorette contre un toucan sculpté dans du balsa (racine d'un arbre de la forêt) et tout le monde y trouve son compte. 

 
 
 
 
 

Les indiens nous accueillent volontiers dans leur village de Morocoto longeant la lagune et composé de huttes en bois coiffées de palmes sans murs. Les hamacs pendent, les maisons sont sommaires et visiblement la tornade blanche n'est pas passée par là. La hutte de l'infirmerie/maternité était aussi mal rangée que notre garage de Bantigny.

 

Le bâtiment le plus abouti de ce village de 95 personnes est l'école qui a récemment été construite par l'état afin d'alphabétiser les enfants Waraos, c'est le seul édifice du village possédant des murs. Les instituteurs viennent de Tucupita (capital de l'Etat) et dorment la semaine dans l'école. Des toilettes publiques ont été installés mais les habitants ne veulent pas se familiariser avec ce nouvel équipement et préfèrent leurs bonnes vieilles habitudes.

 

Le 9 février nous visiterons le village de Winamorena. Dany, un warao se propose de nous guider pour visiter la forêt Amazonienne à la découverte des oiseaux (ibis rouges, perroquets, toucans) , des singes  hurleurs et des caïmans lors d'une virée nocturne. Nous verrons aussi les fameux dauphins roses qui vivent dans les eaux douces des fleuves de l'Amazonie.

L'Orénoque c'est aussi les bancs de jacinthe qui dérivent avec les marées du fleuve. Certains rios sont envahis. Nous nous rappellerons de cette fameuse virée nocturne en annexe slalomant entre les étendues de jacinthes flottantes. Nous n'avions jamais vu un tel spectacle!

 

Cette destination imprévue est pour l'instant notre coup de cœur dans la partie ouest de l'Atlantique. Mais nous devons repartir pour Trinidad retrouver une flottille de bateaux-copains pour le carnaval! Le carnaval de Trinidad est réputé pour être plus authentique que la plupart des autres carnavals comme ceux de Rio ou Venise.

 

 
 
 
 
 

 

 

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